Biennale9
2017, Oh! les beaux jours, Louvain-La-Neuve, Belgique
Texte
La mer dépose des plastigomérats de matières diverses, des sédimentations. Les débris organiques, d’animaux, d’algues, les matières plastiques, des vestiges de filets sont soudés par un ciment naturel fait de sable, de débris de coquillages, et de pierres désagrégées. Une bouteille à la mer apporte à qui la trouve le message singulier de son expéditeur qui peut en attendre une réponse. Les sédimentations dérivent, s’échouent, en portant des récits quasi identiques, ceux d’une humanité omniprésente. Ils portent les messages visuels récents du monde entier, sans aucune adresse de retour. L’agencement des éléments invente des histoires à regarder.
Lors de mes promenades sur le littoral, je sélectionne et photographie des fragments de ces conglomérats. J’effectue des cadrages avec l’objectif de mon appareil photographique. Ces sédimentations anonymes créent des reliefs, elles décrivent un état de la planète, en indiquent un état des lieux quotidien.
Dans « Homo plasticus », un élément de cordelette en plastique solidarise différents éléments organiques et minéraux en produisant par l’effet du hasard le dessin métaphorique d’un pied humain. Son agrandissement ajusté aux dimensions d’une vitrine déplace l’image de ces débris marins divers en une photographie grand format qui en conte une histoire de matières à la dérive, et montre un pied graphique en plastique monumental pouvant rappeler un vestige de statuaire. Cette photographie micro-perforée permet un point de vue de part et d’autre de la vitrine.
Hervé Le Nost